Le leader de l’opposition propose d’inciter les Mauriciens à se faire vacciner contre la Covid-19 en leur accordant des privilèges et libertés additionnelles s’ils ont reçu leurs deux doses. Pendant ce temps, un règlement d’application de la Quarantine Act 2020 fuite : Il est daté du 2 juin et n’est censé entrer en vigueur que 12 jours plus tard. Ce nouveau règlement ne permet aux employés d’établissements scolaires et médicaux d’avoir accès à leurs lieux de travail que s’ils remplissent des critères précis.

Les deux approches découlent du bons sens le plus élémentaire. Voici pourquoi en 2 arguments; sans occulter le fait que la bonne marche de ce système requiert aussi un troisième aménagement.

  1. Permettre l’accès à certains lieux actuellement interdits sur présentation du carnet de vaccination.

Pourquoi ne permettrait-on pas à une famille de 4/5 personnes maximum d’aller faire un pique-nique sur la plage ? A LA CONDITION EXPRESSE QUE TOUTES LES PERSONNES MAJEURES du groupe soient vaccinées et qu’elles soient en possession de leurs carnets de vaccination ?

Pourquoi un pêcheur du dimanche, ne pourrait-il pas aller taquiner les poissons, seul ou dans un groupe de 2/3 personnes en mer ou en bord de mer, à la condition que TOUTES les personnes participant à la partie de pêche soient vaccinés ? La même chose peut être applicable pour les salles de sport avec, éventuellement, une limitation du nombre maximum de personnes. Ou pour les restaurants dont le personnel vacciné pourra accueillir des clients en salle au lieu de ne leur servir que des plats à emporter, comme c’est le cas depuis depuis un mois.

La police effectue déjà des rondes, notamment sur les plages. Elle peut continuer à en faire là-bas et ailleurs en exigeant désormais les carnets de vaccination. Toute personne n’ayant pas la sienne en sa position en assumera la responsabilité [voir plus bas].

 

  1. Résoudre un problème dans l’Education [et aussi un peu dans la Santé] avec une décision pragmatique

Au moment où on discute de la grande rentrée scolaire, certaines estimations font état d’un chiffre aussi effarant qu’effrayant: Seul un tiers du personnel de l’Education serait vacciné. Puis, il y toujours un nombre trop important de personnes travaillant dans notre système médical public à bouder le vaccin anti Covid-19.

Le principe fait l’objet d’un consensus: On ne peut forcer une personne à se faire vacciner. Ni lui imposer une sanction administrative directe si elle refuse. Il n’y a qu’à imaginer les cris d’orfraies des syndicats d’enseignants et du personnel de santé si on imposait la moindre sanction à l’encontre de ceux qui invoquent leur liberté individuelle pour choisir de ne pas se faire vacciner [avec ou sans une théorie du complot antivaxx en arrière plan].

La solution adoptée à travers ce nouveau règlement est créative autant qu’elle pragmatique. Pour illustrer ce propos, prenons l’exemple de l’ouverture de l’aérien. Toute personne prenant un avion pour Maurice maintenant ou dans le futur très proche doit avoir l’un ou l’autre [ou les deux] de ces attributs : (i). Avoir effectué un test PCR récent pour confirmer qu’elle n’est pas positive à la Covid-19 et (ii). Avoir un carnet de vaccination en bonne et due forme.

Ce nouveau règlement met en pratique ces deux objectifs : Il introduit des mesures nouvelles pour protéger ceux qui fréquentent nos hôpitaux et autres centres de santé de temps à autre; ainsi que nos crèches, écoles, collèges et centres de formation et universités au quotidien. Le vaccin étant gratuit quand il est injecté par le personnel de la Santé publique, il n’y aucune raison – sauf une contre indication médicale avérée – pour qu’une personne recevant au quotidien nos malades ou nos enfants ne le fasse pas.

Puisque le principe demeure qu’on ne peut imposer à une personne de se faire vacciner, il faut néanmoins trouver une parade face à ceux qui motive leur refus au nom de leur liberté individuelle. Leur (in)conscience n’étant toutefois pas plus importante que la santé des dizaines de milliers de personnes transitant quotidiennement dans nos établissements de santé et d’enseignement, l’obligation, pour ces personnes-là, de produire un test PCR négatif tous les 7 jours semble être une contrepartie raisonnable face à leur refus.

Les deux doses de Covishield, Sputnik ou Sinopharm étant gratuites ­– ou si peu chères si elles sont administrées en clinique privée – il est hors de question qu’une personne refusant de se faire vacciner gratuitement ne paye d’ailleurs pas elle-même son test PCR afin de montrer patte blanche… ou plutôt «nez blanc» dans ce contexte.

 

  1. Transformer certaines infractions à la Quarantine Act en simples contraventions.

Ne soyons ni dupes, ni hypocrites: Seule une infime minorité des milliers de procès verbaux dressés pour des infractions à la Quarantine Act finiront en condamnations effectives [amende ou plus rarement, une peine d’emprisonnement].

La police est déjà occupée ailleurs. 10 000 ou 20 000 dossiers supplémentaires à boucler et expédier au bureau du Directeur des Poursuites Police est une tâche probablement impossible à accomplir dans un laps de temps raisonnable. A moins qu’on ne crée une nouvelle division au sein des forces de l’ordre : Un Central Covid-19 Investigation Department doté d’un personnel pléthorique !

Il est donc logique que la Quarantine Act soit amendée afin de transformer les infractions de base en amendes à pénalité fixe [comme pour les excès de vitesse]. Si vous êtes dans une salle de sport sans carnet vaccinal : Rs 2000 d’amende à payer dans les 15 jours. Même chose pour les personnes non vaccinées s’avisant à piqueniquer en bord de mer ou refusant de respecter les consignes sanitaires.

Cette mesure doit bien évidemment être accompagnée d’un déploiement des effectifs de la police de manière plus soutenue. Ce qui nécessiterait des rondes et inspections plus régulières et non du personnel additionnel.

 

La situation exceptionnelle que nous vivons demande une approche pragmatique vu que la philosophie globale du gouvernement de Maurice et ceux d’autres pays est la même : Il faut vivre avec le virus et ne pas retarder l’ouverture. Personne ne dit toutefois qu’on doit faire cela sans minimiser les risques de contamination là où on le peut…

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